Marcher dans les ombres de Sebald. 2015-17

Klosterneuburg. 2016
Impression numérique sur papier Hahnemühle.
Digital print on Hahnemühle paper 81 X 122 cm
dunwichDunwich. 2016
Impression numérique sur papier Hahnemühle.
Digital print on Hahnemühle paper 81 X 122 cm
manchester-IIManchester. 2016
Impression numérique sur papier Hahnemühle.
Digital print on Hahnemühle paper 81 X 122 cm
terezinTerezin. 2016
Impression numérique sur papier Hahnemühle.
Digital print on Hahnemühle paper 81 X 122 cm

suite       http://www.flickr.com/photos/71209048@N04/

 entrevue vidéo : Maison de la Culture Plateau Mt-Royal 

entrevue radiophonique : Radio Centre-Ville

 

Marcher dans les ombres de Sebald. 2015-17

(série de 16)

 

Dans un premier temps, c’est par le biais d’assemblage utilisant un espace hybride entre celui de la maquette, du diorama ou encore du cabinet de curiosités, que j’explore une pluralité de voies inspirées des cinq publications majeures de l’auteur allemand W.G. Sebald, soit Vertiges ; Les émigrants ; Les anneaux de Saturne ; Austerlitz ; Campo Santo.

À la manière du narrateur, cette approche s’articule en adoptant un processus de création similaire : colliger des archives visuelles (films, photographies, cartes postales, documents historiques ou anthropologiques, références animalières, botaniques…) créant ainsi un tissage de ramifications autour de son œuvre. De ce fait, le travail de Sebald qui propose une heureuse constellation entre le montage et le remixage, instaure un terreau fertile permettant une appropriation tout en jouant sur l’association libre qui participe au déploiement de l’imaginaire.

Dans un deuxième temps, l’espace investi de la maquette est capté par une impression photographique numérique, nous restituant ces compositions hybrides, allusions condensées à l’univers de l’écrivain.

Le décalage entre le réel et le fictif créé par la modalité de la maquette, acquière un prolongement narratif dans une expérience visuelle du récit. Un intervalle supplémentaire, comme vecteur de subjectivité, est induit lors du résultat photographique qui en propose une lecture autre, moment suspendu au sein de l’espace scénique bricolé. La photographie agirait ainsi comme la vitrine du diorama ou du cabinet de curiosités qui, par son absence de profondeur, met le spectateur à distance. Le recours à cette modalité photographique autorise également une conjugaison entre l’espace réel et les interventions numériques, ce qui double les possibilités scéniques.

 

At first, by mean of assemblage and using a hybrid space similar to that of a scale model, a diorama or even a curiosity cabinet, I explore a plurality of paths inspired by Sebald’s five major publications. These are Vertigo, The Emigrants, The Rings of Saturn, Austerlitz and Campo Santo.

Working like the narrator Sebald, my approach adopts a similar creative process such as collecting a visual file of films, photographs, postcards, historical or anthropological documents, wildlife, botanical references… and thus I create a weaving of the ramifications around his work. For this reason Sebald’s work, which offers a favourable constellation between assemblage and remixing, introduces fertile ground that enables appropriation while playing with free association, the result of the imagination.

Subsequently, the composed space of the model is captured on a digital photographic print, reconstructing for us these hybrid compositions, condensed allusions to the writer’s universe.

The interval between the real and the fictive that the modality of the model creates becomes a narrative extension of the story’s visual experience. An additional space, as a vector of subjectivity, is inferred at the time of the photographic outcome, proposing another reading of it, time suspended within the cobbled together scenic space. The photograph thus acts as a showcase for the diorama or the curiosity cabinet, which with its lack of depth puts the viewer at a distance. Resorting to this photographic modality also allows a combining of real space and digital interventions, which doubles the scenic possibilities.

translated by Janet Logan